La diversité, un médicament anti-sclérose
Depuis les années 20, c’est à dire au siècle dernier, un courant « cinéphile » s’est installé en France. Des exploitants et des artistes ont promu de nouvelles oeuvres et les ont fait découvrir à un nouveau public enthousiaste. On connaît tous L’Age d’Or de Buñuel et M Le Maudit de Fritz Lang. Suite à une invitation de la Guilde Allemande des Cinémas d’Art à Wiesbaden (janvier 1955), des directeurs de salles et des critiques de cinéma ont créé la même année l’Association Française des Cinémas d’Art & d’Essai (AFCAE).
Depuis 70 ans, elle a pour but de développer la diversité du cinéma et l’aménagement culturel et social du territoire. Ses trois objectifs fondateurs sont toujours d’actualité, à savoir la défense du pluralisme des lieux de diffusion cinématographique, indispensable au maintien de la diversité de l’offre de films et à l’aménagement culturel du territoire ; le soutien du cinéma d’auteur, en favorisant la rencontre entre les films Art et Essai et le public ; la formation des publics, notamment des plus jeunes. De 50 salles classées A&E au début, on est passé à près de 1300, c’est dire l’importance que les Français attachent au 7ème Art. Cette idée de partage culturel s’est étendue dans le monde avec 2500 salles à travers la planète dont celles du Majestic puis du Royal.
En 1991 naît « Le Courrier de l’Association Française des Cinémas d’Art & d’Essai ». Armand Tallier, comédien et directeur des Ursulines, un ciné du Quartier Latin, en avait accepté la présidence et avait élaboré les principes de l’AFCAE dans le Courrier n°1 : « Si nos goûts et nos préférences nous portent vers des oeuvres originales et hardies, notre groupement ne s’embarrasse d’aucune esthétique préconçue, ne prône aucune formule, ne s’inféode à aucune chapelle, n’est tributaire d’aucune école, d’aucun parti politique. Il n’est désireux que de servir la qualité du spectacle cinématographique. La qualité dans le genre sans discrimination ». (02.09.1991). L’Association Pour le Cinéma (A.P.C. Lisieux) adhère à ces principes depuis toujours. C’est la raison pour laquelle nous vous proposons un doc franco-italien, présenté au Musée du quai Branly, en présence d’une des réalisatrices, une Soirée animée par Amnesty International avec des invités témoignant des discriminations de genre, le dernier Guédiguian, un film iranien qui en dit long et un film franco-belgo-luxembourgeois sur le Liban mené avec maestria par un Laurent Lafitte époustouflant.
Pour l’A.P.C., Didier Mayeur
Mahin a 70 ans et vit seule à Téhéran. Bravant tous les interdits, elle décide de réveiller sa vie amoureuse et provoque une rencontre avec Faramarz, chauffeur de taxi. Leur soirée sera inoubliable.
Liban, 1982. Pour respecter la promesse faite à un vieil ami, Georges se rend à Beyrouth pour un projet aussi utopique que risqué : mettre en scène Antigone afin de voler un moment de paix au cœur d’un conflit fratricide. Les personnages seront interprétés par des acteurs venant des différents camps politiques et religieux. Perdu dans une ville et un conflit qu’il ne connaît pas, Georges est guidé par Marwan. Mais la reprise des combats remet bientôt tout en question, et Georges, qui tombe amoureux d’Imane, va devoir faire face à la réalité de la guerre.