Un pour tous et tous pour un ciné.
La cérémonie des Césars a, cette année encore, été sous les feux de la rampe. Avant tout à cause des / grâce aux propos de Judith Godrèche qui ont fait écho à ceux d’Adèle Haenel quittant la salle en 2020 avec ses mots : « C’est la honte ! La honte ! ». Judith Godrèche a lancé alors à la salle : « Depuis quelque temps, je parle, je parle, mais je ne vous entends pas. Ou à peine.Où êtes-vous ? Que dites-vous ? » Pour sa part, Justine Triet a dédié son césar « à toutes les femmes, celles qui réussissentet celles qui ratent, celles qu’on a blessées et qui se libèrent en parlant, et celles qui n’y arrivent pas ». A ce propos, le CIDFF 14 et l’Association Pour le Cinéma (A.P.C.) de Lisieux ont réussi la Soirée du 8 mars en attirant plus d’une centaine de spectateurs pour débattre autour du film How to have sex ? Le consentement est bien à l’ordre du jour.
Le nombre de Césars gagnés par Anatomie d’une chute et Le Règne animal ne doit pas cacher une quantité d’excellents films réalisés en 2023 et programmés par l’A.P.C. Pour mémoire : Anatomie d’une chute a obtenu 6 Césars après sa Palme d’Or à Cannes, Le Règne animal 5 Césars et les films suivants ont été à l’honneur : Le Procès Goldman,Je verrai toujours vos visages, Le Théorème de Marguerite, Chien de la casse, L’Amour et les forêts, Linda veut du poulet, Les Filles d’Olfa, Chien de la casse, Simple comme Sylvain et Les Trois Mousquetaires. Nous sommes fiers de les avoir retenus.
Cerise sur le gâteau, Anatomie d’une chute repart d’Hollywood avec l’Oscar du Meilleur Scénario Original. Un beau pied de nez à ceux qui l’avait ignoré pour préférer La passion de Dodin Bouffant. Nommé mais pas oscarisé, quelle belle reconnaissance cependant pour le documentaire Les Filles d’Olfa.
Ce mois-ci, ne manquez pas deux films poignants programmés pour deux Soirées Exceptionnelles en présence d’intervenants avec lesquels vous pourrez échanger, ainsi qu’une sélection de films variés allant d’une histoire d’amour à l’histoire d’une artiste étonnante en passant par des histoires de famille...
Pour l’A.P.C. Didier Mayeur
Hiam Abbass a quitté son village palestinien pour réaliser son rêve de devenir actrice en Europe, laissant derrière elle sa mère, sa grand-mère et ses sept sœurs. Trente ans plus tard, sa fille Lina, réalisatrice, retourne avec elle sur les traces des lieux disparus et des mémoires dispersées de quatre générations de femmes palestiniennes. Véritable tissage d’images du présent et d’archives familiales et historiques, le film devient l’exploration de la transmission de mémoire, de lieux, de féminité, de résistance, dans la vie de femmes qui ont appris à tout quitter et à tout recommencer.
En présence de Samir Ardjoum, critique de cinéma, Fondateur du Festival «Microciné», Responsable de la chaîne YouTube éponyme et de Mathilde Rolland, Assistante de coordination et d’animation à Macao 7ème Art Normandie
Casablanca. La jeune cinéaste Asmae El Moudir cherche à démêler les mensonges qui se transmettent dans sa famille. Grâce à une maquette du quartier de son enfance et à des figurines de chacun de ses proches, elle rejoue sa propre histoire. C'est alors que les blessures de tout un peuple émergent et que l’Histoire oubliée du Maroc se révèle.
Mathieu habite Paris, Alice vit dans une petite cité balnéaire dans l’ouest de la France. Il caresse la cinquantaine, c’est un acteur connu. Elle a dépassé la quarantaine, elle est professeure de piano. Ils se sont aimés il y a une quinzaine d’années. Puis séparés. Depuis, le temps est passé, chacun a suivi sa route et les plaies se sont refermées peu à peu. Quand Mathieu vient diluer sa mélancolie dans les bains à remous d’une thalasso, il retrouve Alice par hasard.
En présence de Asal BAGHERI, Docteure en Sémiologie, Spécialiste du cinéma iranien et des membres du Collectif Normand «Liberté pour l’Iran».
En 2007 à Téhéran, Reyhaneh Jabbari, 19 ans, poignarde l’homme sur le point de la violer. Elle est accusée de meurtre et condamnée à mort. A partir d’images filmées clandestinement, Sept hivers à Téhéran montre le combat de la famille pour tenter de sauver Reyhaneh, devenue symbole de la lutte pour les droits des femmes en Iran.
Lillian, jeune lycéenne, fugue durant un voyage scolaire. Au fil de ses rencontres, elle découvre un monde insoupçonné. Les fractures mentales, sociales et politiques des États-Unis, filmées comme un conte de fée ou une variation d’Alice au pays des merveilles.
Jordanie, de nos jours. Après la mort soudaine de son mari, Nawal, 30 ans, doit se battre pour sa part d’héritage, afin de sauver sa fille et sa maison, dans une société où avoir un fils changerait la donne.
Lorsque la réalisatrice danoise Lea Glob commence à filmer la peintre Apolonia Sokol, il ne devait s’agir que d’un exercice d’école de cinéma. Le portrait filmé s’est finalement tourné sur treize années pour se muer en une épopée intime et sinueuse, celle d’une jeune femme artiste, depuis sa vie de bohème au cœur du théâtre du Lavoir Moderne que dirigent ses parents, jusqu’à son ascension dans le milieu de l’art contemporain, en passant par ses études aux Beaux-Arts de Paris. Mais en miroir d’Apolonia, ce sont aussi les destins d’Oksana Shachko, l’une des fondatrices des Femen, et de la réalisatrice, qui se dessinent. Une sororité à trois faces, à l’épreuve du monde d’aujourd’hui.